DE HENRI III. [i58.)]                         235
Le 2 5 juin, le Roy et la Reine furent en voyage à Notre-Dame de Chartres, y donnerent une lampe d'ar­gent de quarante marcs, et cinq cent livres de rente pour la faire ardre jour et nuit. Au retour duquel voyage s'en alla à Fontainebleau, où îl assembla le conseil des princes et autres de son conseil d'Etat, pour prendre avis de la réponse qu'il devoit faire au Pape et au roy d'Espagne, qui le sollicitoient de faire publier et de re­cevoir en France le concile de Trente et l'inquisition.
Le lundy 18 juillet, le Roy, par l'exhortement comme on présumoit de M. de Saint-Germain, chanoine et théo­logal de Paris, qu'il avoit n'agueres retiré près de lui pour conseil et direction de sa conscience, fit déclartion qu'il ne vouloit s-lors en avant plus vendre les offices de judicature, mais en pourvoir gratis gens ca­pables. De fait, il en fit le 23 en son parlement de Paris publier ses lettres patentes; mais peu après, à l'appétit de ses mignons et autres harpies, il se laissa aller, et fit publier en ladite cour im edit de création de deux nouveaux conseillers en chaque siege présidial.
Au commencement d'août, à Rruges, où étoit lors Monsieur, duc d'Alençon, furent découverts environ trente Espagnols qui, sous la conduite d'un Balduin, flament italianisé, ayant charge du duc de Parme, avoient conspiré de faire mourir ledit seigneur duc d'A­lençon. Dont les uns furent tués, les autres pendus, roués, brûlés, -et exemplairement punis. Balduin se voyant arrêté, [craignant plus cruel supplice s'il atten­doit l'issue du procès criminel qu'on lui vouloit faire,] se donna de sa dague quelques coups dans l'estomach; dont il mourut tot après. Salcede lejeune, né en France, fils de ce vieil Salcede, espagnol, qui avoit tant fait la
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